Mots-Clefs DDL

Si la question de l’origine du langage a connu un renouvellement certain depuis une quinzaine d’année grâce aux nouvelles passerelles qui se sont établies entre de nombreuses disciplines intéressées par la question, un fossé demeure entre la recherche sur les origines de la fonction de langage et celle sur l’apparition des langues modernes. Disciplines, problématiques, échelles de temps ou encore vision de l’évolution différentes, peu de connexions sont établies entre deux domaines qui sont intuitivement proches, puisque la fonction de langage ne se manifeste qu’à travers les langues du monde, dans leur diversité et leur complexité.

Après 200 ans d’existence, la linguistique historique est en mesure de proposer une théorie de l’évolution phonologique des langues certes incomplète et imparfaite, mais néanmoins exhibant une certaine richesse. En revanche, l’aspect sémantique de l’évolution des langues est longtemps resté à un stade descriptif, de nombreuses classifications des faits observés ayant été proposées, mais sans qu’aucune théorie ne s’impose vraiment.

La diversité des langues du monde se traduit en partie dans les différents inventaires de sons auxquels celles-ci recourent pour composer les mots de leur lexique. Loin d’être composés de façon aléatoire, ces inventaires de taille variable font écho aux caractéristiques de la production, de la perception et de la cognition humaine ; les sons s’y combinent de façon structurée, en particulier en termes d’oppositions pertinentes pour le lexique. La phonologie et la phonétique ont pour but de dévoiler les principes généraux de la structuration et de l’évolution de ces systèmes de sons, et de bâtir ainsi une typologie explicative de leur diversité.